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Episode n°1 – Clément Rioland & Timo Jolivet

Pour ce premier épisode, le saxophoniste Clément Rioland et le guitariste Timo Jolivet ont répondu à notre appel. Ils nous proposent à travers deux vidéos de découvrir les nombreuses facettes de leurs talents de musiciens : une des suites françaises de J.S.Bach adaptée pour l’occasion et un échange entièrement improvisé !

Suite française No. 3 en si mineur, BWV 814 de J.S. Bach
Impro(m)ptu

Comment vous êtes-vous connus ?

On s’est rencontré dans la classe de jazz du conservatoire de Marseille, puis dans des jam sessions. Quelle surprise !

Qu’est-ce qui vous a poussé à jouer du Bach ?

C’est de la musique magnifique et c’est un très bon exercice technique (très ludique, aussi). Un professeur du conservatoire a suggéré à Clément de jouer cette suite. Ce dernier en a parlé à Timo qui a tout de suite été séduit par l’idée de la jouer à deux.

Quelle a été la démarche de l’arrangement ? Avez-vous rencontré des difficultés à arranger et jouer cette suite ?

Au début on se retrouvait chez nous pour jouer sans trop réfléchir et juste kiffer, en apprenant quelques mouvements principalement à l’oreille en écoutant des enregistrements. On se référait à la partition en cas de doute, ou pour démêler les passages contrapuntiques trop compliqués. Puis on a décidé de jouer la suite en entier en lisant un peu plus sérieusement la partition, mais toujours dans le même esprit.

Il s’agit plutôt d’une transcription que d’un arrangement car on n’a presque pas modifié l’écriture, à part l’instrumentation : le saxophone soprano joue la main droite et la guitare joue la main gauche (du clavecin, pour lequel la suite a été écrite à l’origine).

Les seules libertés que l’on a prises sont d’ordre pratique : on a transposé à l’octave quelques phrases trop graves ou trop aiguës pour nos instruments. Aussi, la pièce est majoritairement à deux voix, mais il y a certains passages à trois voix, où la guitare doit jouer les deux voix du bas. Quand c’est trop dur ou impossible, y’a une voix qui saute ! On a pris quelques autres libertés que l’on pourrait imputer aux « aléas du live », comme des « pains » ou des « expérimentations microtonales », mais c’est peut-être ces libertés qu’on devrait aimer le plus, car elles illustrent l’esprit de notre démarche : jouer ça pour apprendre, pour explorer, pour se faire plaisir. On a quand même décidé de changer l’ordre des mouvements dans la vidéo, pour mettre en premier ceux dont nous sommes le plus satisfaits.

En improvisation totale comme c’est le cas pour la deuxième vidéo, quels sont les éléments auxquels vous accordez le plus d’importance ?

Idéalement, l’écoute et la réactivité. La curiosité et le fun, aussi ? C’est pas évident à exprimer avec des mots et notre approche de la chose n’est pas très intellectuelle.

Un message à faire passer aux auditeurs ?

Puisqu’on a parlé de jouer du Bach pour le plaisir, n’ayez pas peur d’explorer cette musique par vous-même si vous la trouvez attirante ! Son côté technique et prestigieux peut être rebutant, mais c’est bien dommage de ne pas y goûter juste à cause de ça. Ce conseil pourrait bien s’appliquer à la musique en général, on dirait…

Merci, on y manquera pas ! A bientôt sur scène et dans les jams marseillaises !

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